A l’école, le premier confinement nous a obligés à improviser une nouvelle forme d’enseignement pour laquelle nous n’avions pas encore toutes les clés.

« La formation initiale et continue des enseignants ne prévoit ni l’enseignement à distance ni la mise à disposition de solides compétences en ingénierie techno-pédagogique. »
(Corbion, 2020)

Un outil indispensable : l’ENT

L’épicentre d’un enseignement à distance est l’ENT. La plateforme proposée par le CNED a vite été saturée, notre école a donc choisi de travailler avec l’application Klassly qui est ludique et rapide à prendre en main. Nous avons pu :

• Communiquer avec les élèves et les familles ;
• Conserver le lien tout au long du confinement ;
• Mettre en place des séances en visio ;
• Transmettre et réceptionner des documents.

Recréer un cadre

Notre expérience professionnelle nous a permis de vite comprendre l’importance de donner un cadre rassurant et structuré aux élèves et de maintenir une continuité pédagogique le plus rapidement possible. Nous annoncions chaque matin l’emploi du temps et le travail à faire avec des consignes simples et claires. Nous postions des petites capsules vidéo pour les leçons et étions disponibles tout au long de la journée afin d’aider nos élèves respectifs si besoin.

Conserver le lien

Une visio était programmée chaque jour à la même heure, l’occasion pour la classe d’échanger, de se voir, et de travailler ensemble. L’horaire était toujours le même afin d’en faire un rituel. Si au début nous n’arrivions à rassembler qu’une poignée d’élèves, à force d’appels et de mails aux parents, les groupes se sont étoffés. Klassly permet aussi de faire des visios, ce qui a évité aux familles de se former à un nouvel outil.

Un maître mot : l’adaptation

Si tous avaient au minimum un smartphone pour suivre les cours, très peu d’élèves ont eu la possibilité d’imprimer des documents (pas d’imprimante, pénurie de cartouches). Nous avons donc privilégié les activités en ligne. L’application LearningApps nous a permis de concevoir nous-mêmes des exercices (questions de lecture, grammaire, qcm, …) et de créer un « espace classe » qui nous permettait de suivre la progression de chaque élève (exercices faits ou non, taux de réussite). Nous pouvions alors adapter notre pédagogie à chacun.

Des compétences professionnelles (Barbot, Massou, 2011) qui évoluent

 Il nous a fallu :

• Prendre conscience de la situation de chaque élève/famille par rapport au numérique (compétence socioculturelle) ;
• Apprendre à utiliser de nouveaux outils et s’auto-former (compétence techno-sémio-pragmatique) ;
• Adapter notre pédagogie à cet enseignement inédit (compétence pédagogique) ;
• Accepter de passer du statut de formateur à celui d’accompagnateur (Compétence épistémologique) ;
• Apprendre à communiquer efficacement par mails et ne pas se laisser envahir par le télétravail (Compétence administrative).

« Face à la crise sanitaire, la mobilisation de l’ensemble des personnels de l’éducation nationale a permis de réagir collectivement avec efficacité et créativité. […] Notre action a permis de limiter les conséquences du confinement sur le niveau des élèves et de maintenir le lien avec l’institution scolaire.»
(Blanquer, 2020)

Même si tout n’était pas parfait, nous avons découvert une nouvelle forme d’enseignement que nous offre le numérique. Voici, pour conclure, une représentation des contraintes qui ont pesé sur les enseignants et des solutions qu’ils ont dû apporter durant cette période :

Barbot, M-J. Massou, L. (2011) TIC et métiers de l’enseignement supérieur. Émergence, transformation. PUN, Éditions universitaires de Lorraine.  

Corbion, S. (2020). 5. L’école inclusive face à la pandémie de Covid-19. Dans : S. Corbion, L’école inclusive: Entre idéalisme et réalité (pp. 199-219). Toulouse: Érès.

MEN (2020). Bulletin officiel n°28 du 10 juillet 2020.